Panel du thème: « Médias acteurs de sécurité et de stabilité nationales et régionales »
Panelistes: Sadou Abdoulaye Yattara, Journaliste spécialiste en Plaidoyer, Communication, Éducation aux Médias et Journalistes sensibles aux conflits (JsC), Coordinateur- Institut pour la Démocratie et l’Education aux Médias (IDEM);
Diawoye Magassa, Juriste chargé de dossier à la Commission nationale des Droits de l’homme; Chargé de cours dans plusieurs universités privées: Droit international Public; Relations internationales; Droit communautaire ; Droit des libertés fondamentales ; Droit constitutionnel ; Droit des sociétés.
Discours d’ouverture du président du Réseau Media et Droits de l’Homme, Boukary Daou
La 32ème édition de la journée mondiale de la liberté de la presse se tient dans un contexte difficile. Le thème mondial « Informer dans un monde complexe : l’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la Presse et les médias ». Et sa déclinaison au Mali : «Le journaliste malien face aux défis de l’intelligence artificielle: Information et désinformation en cette période de crise multidimensionnelle». C’est bonnet blanc dans le monde et blanc bonnet au Mali. La même insécurité causant le même malheur des hommes de médias. Le malheur vient des groupes armés identifiés ou non. Il vient aussi des pouvoirs publics, qui ont pourtant obligation de nous protéger.
Informer dans un monde complexe? La complexité, c’est quand l’insécurité, les conflits et les guerres entraînent une restriction des libertés publiques. Au Mali la presse compte ses lots de victimes d’assassinats, des disparitions sans nouvelles, des enlèvements et des arrestations dont celui de Alfousseni Togo, Directeur de publication du journal Le canard de la Venise. C’est aussi des cas de fermeture ou de suspension d’organes médiatiques (Renouveau Tv; Maliba FM; Joliba TV News…
La complexité, c’est aussi l’intelligence artificielle, qui devient pour nous l’arroseur arrosé: apparue comme un facilitateur dans la collecte et le traitement de l’information l’IA peut s’avérer être une créature monstrueuse qui favorise:la falsification, le tripatouillage la manipulation pour nous exposer à «la désinformation». Mal utilisée l’IA peut faire de nous une proie facile par l’utilisation d’informations intelligemment modifiées pour alimenter l’insécurité.
La complexité réside enfin dans l’économie des médias; dans le tourbillon de la crise financière. Tous les médias sont concernés par cette vague de pauvreté: presse écrite, audiovisuelle, média en ligne.
Le RMDH est une association médiatique de défense et de promotion des droits de l’homme (de la liberté d’expression et de la presse en particulier), qui a vu le jour en 2015. Les droits fondamentaux de l’homme et les libertés publiques étant aussi politiques, économiques et sociaux (le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et cultuels et le pacte international relatif aux droits civils et politiques), le RMDH s’est retrouvé sans doute sur le terrain de la sécurité et de la bonne gouvernance.
A ce titre, nous avons procédé au lancement en 2019, d’une Commission Bonne Gouvernance et Justice sociale (CBGJS) où était présent l’actuel ministre de la Justice et des droits de l’homme, Monsieur Mamoudou Kassogué, à l’époque procureur du pôle économique de lutte contre la corruption; Monsieur Adama Coulibaly procureur du pôle national de lutte contre la cybercriminalité, à l’époque membre de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI), ainsi que des membres de l’ancienne Direction nationale des droits de l’homme et de la Protection, dont le directeur Guillaume Ngefa, l’Administratrice nationale des droits de l’homme, Karina Cissé, j’en passe (c’est l’histoire).
Aujourd’hui, le RMDH a voulu susciter le débat. Les questionnements nous ont conduit à façonner notre thème: «Médias acteurs de sécurité et de stabilité nationales et régionales». Ce thème parait à la fois une hypothèse, un postulat. Sans rien anticiper sur les débats qui seront fructueux eu égard à la qualité des panelistes et d’un auditoire attentif. Cher panelistes, avec le regard d’experts, avec le recul de l’expérience, avez-vous compris ce que nous n’avons pas compris ou que nous n’avons pas dit?
Chers participants avant de vous livrer nos deux panelistes, je vous préviens que vous allez être témoins d’un regard croisé des défenseurs des droits de l’homme et des professionnels parmi les plus expérimentés des médias. Je suis persuadé qu’au terme des échanges, il sera mis en évidence l’apport indéniable des médias à la consolidation de la paix, de la sécurité et de la cohésion sociale… Merci de vous associer à notre semaine, merci à la MP, àson président Bandiougou Danté et au Comité de pilotage pour la réussite de l’évènement
Je vous remercie.
Boukary DAOU