Economie nationale/ Le Mali sort de la liste grise de GAFI, voici les implications!

Le Mali a été officiellement retiré de la liste grise, à l’issue de la réunion plénière du Groupe d’Action financière (GAFI) tenue le 13 juin 2025 à Strasbourg, en France. C’est la substance d’un communiqué de presse déposé à la rédaction de Les Secrets Bancaires. Depuis son inscription sur la liste grise, le Mali a pris l’engagement de remédier aux insuffisances identifiées par l’adoption d’un plan d’actions de vingt-sept (27) mesures. Le retrait acté du Mali de la liste grise est donc le fruit d’un travail collaboratif impliquant l’engagement des plus hautes Autorités, à travers les Ministère de l’Economie et des Finances; de la Justice et des droits de I’Homme; et de la Sécurité et de la Protection Civile. Ce retrait reflète une image très positive du pays qui est alors considéré comme luttant efficacement contre les crimes notamment financiers ainsi que l’utilisation du produit de ces crimes. Les retombées les plus immédiats se ressentiront principalement au niveau du secteur financier. 

«Ce retrait de la liste grise conforte l’image institutionnelle positive du pays et renforce, aux yeux de la communauté des investisseurs, l’attractivité de l’économie nationale en assurant un système financier plus sûr, plus stable et plus intègre », selon le communiqué du Ministère de l’Economie et des Finances.

La liste grise appelée aussi «Liste des juridictions sous surveillance renforcée» identifie les pays dont le régime de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive (LBC/FT/FP) présente des déficiences stratégiques.

Le processus de mise en œuvre de ce plan d’actions de vingt-sept (27) mesures adopté par le Mali pour remédier aux insuffisances identifiées, s’est matérialisé par la présentation de neuf (09) rapports de suivi et d’un rapport de visite sur site. A l’issue de l’examen de ces rapports et des réunions dites de Face à Face avec le Groupe conjoint Afrique Moyen Orient, puis le Groupe conjoint Afrique, notre pays a reçu, du 28 au 30 avril 2025 à Bamako, la visite des experts de I’International Cooperation Review Group (Groupe de Revue de la Coopération) du Groupe d’Action financière (GAFI), sous la conduite du Ministère de l’Economie et des Finances, du Ministère de la Justice et des droits de I’Homme et du Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile. L’ensemble des parties prenantes a pris part à tous les travaux de ce processus.

Le retrait acté du Mali de la liste grise conforte l’image institutionnelle positive du pays et renforce, aux yeux de la communauté des investisseurs, l’attractivité de l’économie nationale en assurant un système financier plus sûr, plus stable et plus intègre.

L’Etat du Mali, à travers les membres de la Commission nationale de Coordination des activités de lutte contre le Blanchiment de Capitaux et le Financement du Terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive (CONACA/LBC/FT/FP) et la Cellule nationale de Traitement des Informations financières (CENTIF), remercie le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), les experts du Groupe Conjoint Afrique de I’ICRG, le Groupe d’Action financière (GAFI) ainsi que les Partenaires techniques et financiers pour leur soutien et leur confiance durant la mise en oeuvre des réformes.

Sortie d’une zone de turbulence

Selon un spécialiste de l’Economie et des Finances, le retrait du Mali de la liste grise va «fluidifier les relations financières internationales», car la liste grise provoque une méfiance des correspondants bancaires étrangers; il ya un risque de déclassement en liste noire (statut d’état voyou). en effet, la reduction du nombre de correspondants entraîne une grande lenteur dans les transferts internationaux, indique le financier contacté par nos soins. La liste grise peut également induire une méfiance des investisseurs étrangers pour diverses raisons. «Plus précisément,  ils peuvent craindre de ne pas pouvoir transférer leurs dividendes à l’étranger,  car si le pays bascule en liste noire, il y’aura des sanctions incluant l’interdiction d’avoir des relations financières avec le pays en question», enchaine -t-il. L’inscription sur la liste grise du Gafi reflète une image négative du pays qui est considéré comme risqué.

A l’inverse le retrait reflète une image très positive du pays qui est alors considéré comme luttant efficacement contre les crimes notamment financier ainsi que l’utilisation du produit de ces crimes.

«Les retombées les plus immédiats se ressentiront principalement au niveau du secteur financier. Beaucoup d’institutions financières qui ont interrompu leur relation avec celles du Mali  vont reprendre les correspondances. La réduction du temps des transactions financières aussi s’en ressentira. Avant le retrait les correspondants étrangers étaient appelés à plus de vigilance dans les transactions concernant notre pays», rappelle notre interlocuteur. Ainsi, à moyen ou long termes l’impact est positif sur les investisseurs. «Le retrait donne aussi l’image d’un pays où les politiques soutiennent la transparence. Le pays aura aussi beaucoup moins de rapports de suivi à soumettre». toutefois, cet interlocuteur de Les Secrets Bancaires reste prudent et souligne, «Il ne faut pas baisser les efforts en termes de maintien voire de renforcement du dispositif, car en matière de LBC- FT (Lutte contre le Blanchiment de Capitaux et le Financement du Terrorisme) l’évaluation est cyclique et le prochain cycle qui n’est pas loin doit trouver le pays prêt», avise le spécialiste de la question.

Les Secrets Bancaires

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