L’Etat malien consent à des exonérations, en renonçant à des recettes publiques, pour alléger le poids sur les populations à travers l’approvisionnement des marchés, mais il arrive que ces produits importés soient retenus et introuvables sur les marchés. Ce fut le cas dans un passé récent de certaines denrées de première nécessité.
Aujourd’hui, on se livre à ce jeu avec le carburant vital pour l’activité humaine, parce que par notre manque d’anticipation, l’énergie est synonyme de carburant au mépris de l’énergie solaire. Le Mali est doublement pris en otage par le carburant et les ennemis du Mali de l’intérieur et au dehors.
Il est temps que les masques tombent, car tout indique qu’on fait de la rétention du carburant. Il y a lieu d’extirper les malfaiteurs. Il est temps que le tri se fasse. Que les mauvaises graines soient extirpées et jetées, afin que les pousses se fassent robustement, dans un champ florissant.
Le Mali est ce champ, ce chantier où aucune Malienne, aucun Malien ne doit pouvoir se dérober à son devoir de citoyen, son rôle d’architecte, de briquetier, de maçon, de crépisseur, de charpentier ou de peintre pour servir dans la construction et la finition de l’édifice Mali.
A chacun sa mission, cultivateurs, éleveurs, opérateurs industriels ou de commerce, commis de l’Etat, gouvernants et gouvernés, qui prétend au repos, lorsque les canons tonnent sur les routes nationales, dans nos forêts, dans nos villes et campagnes et sur nos fleuves ?
Peut-on prétendre au repos, lorsque les Soukhoï, Migs et hélicoptères survolent nos cases, nos maisons et nos champs, et rien qu’en pensant qu’il y a dedans de braves soldats qui ont dédié leurs vies à la défense de la patrie, qui nous défendent et qui savent qu’ils peuvent revenir ou non ?
A chacun son rôle dans la défense de la patrie, le maintien de la sécurité, dans la production primaire et dans la création de la plus-value, mais aussi dans le repositionnement et l’ancrage stratégique pour le rayonnement de notre pays le Mali d’hier, d’aujourd’hui et de demain, dans le concert des Nations, dans l’honneur et la dignité (Saya ka fisa malo yé, a dit Babemba).
Le champ Mali ne peut donner les fruits escomptés que lorsqu’on disposera de bonnes semences. Cette sélection peut se faire par la volonté politique, ou par sélection naturelle, elle se fera tout de même, tôt ou tard !
B. Daou




