Face aux défis croissants que traverse le Mali, le ministre de la Communication, de l’Economie numérique et de la Modernisation de l’Administration, Alhamdou Ag Iliène, multiplie les échanges entre son département et les acteurs des médias d’une part, et d’autre part ceux-ci entre eux. Un cadre est cet «Atelier d’échange et de partage entre les acteurs de la communication», les 13, 14 et 15 mai 2025, dans une banlieue de Bamako.
L’objectif de ces rencontres est de se mettre au diapason des défis qui assaillent notre pays en vue de les relever dans une synergie d’actions. Gagner la guerre informationnelle passera inéluctablement par le renforcement des rapports entre les acteurs des médias pour une meilleure compréhension réciproque et une plus grande réactivité face aux enjeux nationaux.

Si une bonne collaboration entre les médias et le département de tutelle est nécessaire pour une synergie d’actions, bien des écueils existent, et pour les acteurs de la presse, la floraison des pages de réseaux sociaux au Mali n’est pas étrangère à la confusion des genres et des rôles, qui a renforcé la dégradation de leurs rapports avec les pouvoirs publics. Non pas que ces nouveaux acteurs ne sont pas les bienvenus, mais que la gestion qui en est faite par les pouvoirs publics creuse les fossés et les conditions de la désunion et de l’incohérence. La gestion qui en est faite? L’octroi de tâches aux vidéastes dans l’informel, au moment où la mise à l’écart des professionnels des médias est visible dans le milieu des pouvoirs publics, alors que ceux là, des organes autorisés, identifiés et imposables.
La presse s’est-elle sentie victime d’usurpation de sa mission par des «journalistes de faits», des médias sociaux? Le département veut balayer devant sa porte, car cette collaboration avec la presse semble buter à une réalité qui crève les yeux. En effet, le département ne croit pas si facile de rétablir la version de son innocence, pour celle d’une mauvaise lecture des faîtières de la maison de la presse. La voie de la repentance et de la réparation permettra sûrement d’accélérer la conjugaison des efforts dans une parfaite symbiose pour faire face aux défis. Le renforcement de la cohésion et l’entente entre les acteurs de la presse et les animateurs des réseaux sociaux au Mali, les vidéastes aujourd’hui, est sans doute un passage obligé pour le département pour atteindre les objectifs assignés.
Le ministre Alhamdou Ag Iliène a pris le taureau par les cornes. Au cours de ces échanges, Bandiougou Danté, le président de la maison de la presse, a présenté une thématique qui dresse la réalité de la presse d’hier et d’aujourd’hui: «Quelle interaction entre les acteurs des médias»; le président de l’Appel Mali Modibo Fofana a dressé «l’état des lieux des réseaux sociaux au Mali: défis et perspectives». Le ministre de la Communication, de l’Economie numérique et de la Modernisation de l’Administration, Alhamdou Ag Iliène, est attendu sur le rôle de l’Etat dans la réglementation et la régulation des Médias. Les fleurs jetées sur la presse par Boubou Mabel et les vérités de «Aziz ne ment pas» ont permis de décanter la salle. Pour combien de temps? Nous y reviendrons.
Auteur: B. Daou
Le Républicain