Le Président Ghazouani : « Le Mali est actuellement en guerre … »

« Le Mali est actuellement en guerre, il faut le reconnaitre. On ne peut attendre d’un voisin en situation de guerre les mêmes traitements qu’il nous réservait en situation de paix », a déclaré le Président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, lundi 10 novembre, en s’adressant à ses compatriotes, alors qu’il était en tournée à la frontière avec le Mali, précisément à Adel Bagrou, dans l’extrême Est du pays, à la frontière avec le Mali, cinquième étape d’une tournée à travers la wilaya du Hodh Ech Chargui
Le pays du Général d’Armée Assimi Goïta en guerre contre le terrorisme, soupçonnant son voisin du nord-ouest de couvrir des combattants de groupes terroristes, a, le 27 octobre 2025, fermé ses frontières. C’est ainsi que prenant son bâton de pèlerin, Ghazouani a entrepris une tournée à la frontière pour expliquer aux populations la situation exceptionnelle que traverse le Mali. Il a insisté sur les liens de fraternité entre les deux pays.
Selon le Président Ghazouani, « les répercussions de cette situation » de guerre, « sont aujourd’hui perceptibles ici chez nous. Par ailleurs, on ne peut pas nier que le Mali est un peuple frère et ce n’est pas parce que nos frères sont en guerre qu’on doit oublier ce qui nous a toujours lié », a-t-il indiqué.
« Le Mali restera un pays frère, on doit les aider autant que faire ce peut, nous devons supporter au maximum leurs agissements qui sont souvent tributaires de cette situation. Nous devons rester compréhensifs à leur égard. Le voisinage est une réalité géographique qu’on ne peut pas changer, les crises passent et disparaissent. On ne peut en aucun cas oublier ce que nous accordaient nos frères maliens en temps de paix, ils nous ont toujours traités avec beaucoup d’amitié et de générosité. Aucun citoyen mauritanien n’a été inquiété ni maltraité avant cette crise que nous espérons passagère », a expliqué le Président Ghazouani à ses compatriotes des régions frontalières avec le Mali.

Le chef de l’État mauritanien a également mis en garde contre les réflexes de rejet et les jugements hâtifs. « Nous devons rester compréhensifs. Les pays voisins ne peuvent pas déménager. Les crises apparaissent et disparaissent. Mais les pays restent », a insisté Ghazouani.

« Les jugements hâtifs », c’est de croire que la pénurie de carburant consécutive aux attaques de convois de citernes était définitive, et qu’un supposé « embargo » des terroristes mettait en péril les échanges commerciaux, et provoquerait la rupture progressive des échanges régionaux.

Pour Nouakchott, qui partage plus de 2 000 kilomètres de frontière avec le Mali, la priorité demeure la préservation de la stabilité et du bon voisinage. En rappelant que « les Maliens ont toujours traité les Mauritaniens avec générosité et respect ».
B. Daou

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