Chronique du Mali: JNIM ne doit pas être considéré comme un acteur du jeu politique au Mali

Les groupes armés notamment le JNIM ne doivent pas être considérés comme acteurs du jeu politique au Mali. Ces groupes armés et leurs soutiens financiers de l’extérieur creusent et profitent plutôt de la contradiction interne entre les acteurs maliens.
Notre pays traverse les conséquences d’une contradiction radicale entre deux types d’acteurs : les partisans d’un régime pluraliste (démocratique), qui a évolué à partir de 1991 avec ses propres contradictions internes, et la tendance actuelle avec le type d’acteurs, qui ne se reposent pas forcement sur une organisation politique, et qui est née de la révolte contre la mal gouvernance des premiers. Cette tendance se caractérise par la vision avec des objectifs à atteindre, que ceux-ci soient réalistes ou idéalistes, veille à garder les leviers de la gouvernance, tirant des leçons des décennies d’indépendance du Mali, pour éviter certaines erreurs du passé, comme les programmes d’ajustements structurels et la liquidation des sociétés et entreprises d’Etat des années 80, les reformes administratives imposées de l’extérieur, comme celles portées par la régionalisation contenue dans les accords du désaccord d’Alger entre l’Etat malien et les groupes armés irrédentistes en 2015.
Ces deux courants sont marqués aussi par la différence d’approches se rapportant à la diplomatie, aux relations internationales, notamment par rapport à l’ancien colonisateur et certaines puissances occidentales. D’un côté, considérés comme des alliés incontournables, des partenaires sans lesquels l’Etat malien n’aurait pas la capacité d’assurer sa défense, aucune chance de se retirer des griffes des groupes armés terroristes, d’instaurer la sécurité nécessaire à l’activité de production et de développement, et par conséquent fréquentables. De l’autre, ils sentent l’impérialisme qui n’œuvre que pour son profit au détriment de l’intérêt du peuple malien, en effet qui pille les ressources et spolie le Mali. Si d’un côté, on pense que le Mali doit renouer avec la France et ses alliés dans le Sahel, dialoguer avec les groupes armés y compris ceux affiliés à Al-Qaïda (c’est la position des politiques ayant déjà exercé le pouvoir au Mali, d’anciens ministres, députés). Ils sont dans une contradiction antagonique avec le pouvoir de transition, révolté contre « ces amis de la France », qui travailleraient à faire tomber Bamako face aux terroristes, afin qu’ils puissent prendre pieds au pouvoir d’Etat. Ainsi la France et d’autres Etats alliés sont soupçonnés de toujours tramer des combines, de créer des situations troubles, la confusion en période de paix ou de guerre, pour piller les ressources nationales. Ainsi, la mauvaise gestion et la mauvaise répartition des ressources, l’appât du gain facile, l’inéquité et l’exclusion font partie des causes de la contradiction entre les deux tendances qui se disputent actuellement le Mali. Certains trouvent paradoxal qu’on ne cite pas les groupes armés terroristes comme acteurs de la contradiction dont l’étau parait se resserrer autour de l’Etat. En effet, les groupes armés notamment le JNIM ne doivent pas être considérés comme acteurs du jeu politique au Mali. Ces groupes armés et leurs soutiens financiers de l’extérieur creusent et profitent plutôt de la contradiction interne entre les acteurs maliens. Ces méthodes barbares doivent cesser maintenant.
S’il y a un troisième courant c’est celui catalysant l’opportunisme, des acteurs qui regardent la direction du vent et attendent de s’aligner, n’affichant aucune conviction, que celle de saisir les opportunités.
Cependant de plus en plus certains acteurs politiques ont des points de vue qui trahissent une alliance tacite avec les groupes terroristes qui participeraient avec eux à la gestion du pouvoir, avec en ligne de fond les ressources du Mali comme trésor de guerre.
En outre, chacun de ces deux courants en présence a ses contradictions internes, qui ne favorisent pas les retrouvailles, les intérêts personnels étant souvent mis au-dessus du Mali, alors qu’il faille l’inverse.
La population va-t-elle se soulever au Mali ? Non, en tout cas ce n’est pas envisageable pour demain, elle est devenue consciente en comprenant mieux le jeu politique, la géostratégie. Les élections et les mécanismes de recours démocratiques se sont déroulés en son nom, depuis plus de deux décennies, mais quels avantages en a-t-elle tirés, quelle amélioration de son existence en a-t-elle tirée, comparés aux conditions des dirigeants politiques et leurs familles biologiques et politiques?
La démocratie devant s’exercer par et pour le peuple a servi d’ascenseur politique, économique et social pour des groupuscules de personnes au pouvoir. Le réveil n’a -t-il pas été brutal pour certaines gentes féminines et des jeunes, qui ont été utilisés pour servir de bétail électoral ? La population malienne a tout compris et n’est plus dans les dispositions de validation ou de légitimation de pouvoir, à verser son sang pour des acteurs politiques qui l’utilise pour se hisser au pouvoir avant de le jeter comme un citron pressé.

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