Chronique du Mali : Plier sans rompre !

Par ces moments d’insécurité et d’incertitude, chaque Malien doit être enclin à un réflexe sécuritaire et par conséquent, avoir un sens aigu de la vigilance. Ce reflexe, sans friser dans la panique devrait nous convaincre que chaque instant est crucial, et peut être déterminant pour la sécurité individuelle et collective. 

De la guerre asymétrique à laquelle les forces de défense et de sécurité du Mali se sont adaptées pour avoir le dessus sur les ennemis, au changement tactique des groupes armés, qui visent actuellement en priorité des cibles économiques, le but n’est qu’un secret de polichinelle : asphyxier l’économie nationale, privée et publique, formelle et informelle, afin que l’Etat s’affaisse. Le pain bénis dans cette entreprise criminelle est de rendre vulnérables le peuple malien et ses dirigeants. On sait qu’un Etat sans ressources tirées de la vitalité de son économie n’est pas souverainement viable. Le Mali fait ainsi face à une organisation criminelle dont l’activité est le crime transnational organisé, opérant sous la couverture du djihadisme.

Ainsi s’installent l’insécurité et l’incertitude venant des attaques terroristes, celles contre les unités de production de sucre de Dougabougou et Siribala, des cimenteries dans la région de Kayes, envoyant au chômage, des centaines de travailleurs, qui sont des soutiens de familles. Mais aussi des ruptures de carburant provoquées par les groupes armés dit « djihadistes », qui empêchent les pétroliers, les transporteurs d’importer le carburant pour ravitailler le pays. Dans leurs entreprises décadentes, ils incendient volontairement des camions citernes, provoquant ainsi une pénurie de carburant dans le pays.

Le carburant, sait-on, c’est l’énergie, et celle-ci est vitale pour toute économie. Sans énergie l’économie s’enrhume, s’étouffe et les populations toussent.

Ainsi les groupes armés et leurs bailleurs comptent obtenir par l’essoufflement économique, ce qu’ils n’ont pas eu par d’autres moyens devenus désuets: sanctions économiques et financières de la CEDEAO, de l’UEMOA et de la France contre le Mali (suspension de l’aide publique au développement), sanctions politico-diplomatiques. Contre vents et marrées, la résilience du peuple insoumis du Mali a pu plier mais sans jamais rompre.
La vigilance guidée par le réflexe sécuritaire, commande beaucoup plus d’attention des autorités sécuritaires mais aussi des citoyens sur certains endroits stratégiques, certes comme l’aéroport, mais pas plus que l’Office national des produits pétroliers (ONAP), les stations d’essence où s’attroupent des personnes à la recherche du produit rare, mais aussi les entrées et sorties des ponts de Bamako.

La police militarisée fait de son mieux, mais ce n’est jamais suffisant si chaque citoyen ne devient pas une source de protection pour l’ensemble. Reconnaissons que les efforts du ministre Moussa Alassane Diallo pour maintenir stables les prix des denrées de première nécessité ont payé et continuent de payer. Le Premier Ministre, chef du gouvernement, le Général de Division Abdoulaye MAIGA, lors de la réunion hebdomadaire du Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes, tenue, le mardi 28 octobre 2025, sous sa houlette à la Primature, a, au nom du Président de la Transition,a rendu un bien mérité “aux FAMa, aux pétroliers, aux transporteurs, aux chauffeurs et à l’ensemble des acteurs impliqués dans la gestion de la crise pour la détermination et la mobilisation générale au service exclusif du Mali”. Ainsi constate-t-on, le prix à la pompe reste inchangé, revelant au grand jour, l’une des fleurs du sacrifice commun et de la résilience collective.

Les prix officiels des denrées de première nécessité, sont restés stables, mais pour combien de temps avec les difficultés liées au carburant. Espérons que celles-ci soient passagères. La résilience et toujours, parce que la majorité des Maliens ont compris que le JNIM n’est autre que le paravent de certaines puissances occidentales et alliés arabes, qui les sponsorisent pour déstabiliser des Etats en Afrique, afin d’accéder aux ressources et de mettre en place dans leurs seuls intérêts, leurs systèmes.

B. Daou

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