Edito : Malaise algérien au sahel

S’adressant à son pays hôte, l’ambassadeur des États-Unis à Alger, Elisabeth Moore Aubin, n’a pas porté de gan, ou du moins a eu son poing de fer dans un gant de velours. Convenance diplomatique d’accord, mais vérité d’abord, pour mettre les pendules à l’heure sur bien des questions irritantes dont le monde ne peut plus s’accommoder encore longtemps: le dossier du Sahara marocain et la stratégie d’enlisement menée par les autorités algériennes à travers le soutien au Polisario, les postures de défi et l’instrumentalisation des tensions au Sahel.

L’injonction est ferme au régime algérien, appelé à revenir à la table des négociations sur le Sahara et à s’aligner sur les exigences de stabilité régionale. Sur la question, APA News Rabat (Maroc) du 21 août souligne :  « Interrogée par la presse locale, l’ambassadrice a rappelé que ce conflit «dure depuis plus de cinquante ans », et a invité Alger à revenir à la table des négociations… Washington a ainsi signifié qu’il ne cautionnera pas l’obstruction d’Alger, malgré ses tentatives d’instrumentaliser la question. L’ambassadrice a également insisté sur l’exigence de transparence et d’ouverture dans la coopération sécuritaire, rappelant que le protocole signé en janvier doit servir la stabilité régionale – un message clair au régime algérien dont l’appareil sécuritaire est régulièrement accusé de jouer sur les tensions au Sahel.» APA News du 21 août. Le Mali ne dira pas le contraire, victime de la « posture de défi » algérienne, troublant la paix régionale, et même passant pour un soutien incontestable du terrorisme dans le nord du Mali. L’exemple le plus frappant est la destruction d’un drone malien par l’armée algérienne, dans la nuit du 31 mars au 1er  avril, alors qui s’apprêtait à bombarder des positions terroristes qui troublent la paix au Mali, voisin du sud de l’Algérie.

Le message délivré par l’ambassadeur des États-Unis à Alger, Elisabeth Moore Aubin, ne se limite pas à la sécurité et la diplomatie, mais évoque également l’économie, mettant à nu la dépendance algérienne de Washington. Mieux, il (le message) perce une « réalité moins flatteuse pour l’Algérie : celle d’un pays sous surveillance diplomatique », écrit APA News. Certes les échanges commerciaux entre les deux pays sont estimés à 3,9 milliards d’euros en 2024, mais l’Algérie paraît dans une posture de suiveur, dépendante des importations américaines et des capitaux et technologies américaines.  Plus de 100 entreprises américaines sont déjà implantées, représentant près de 30 % des investissements étrangers dans le pays. Ainsi, l’Algérie reste prisonnière d’un modèle rentier dominé par le gaz et le pétrole, incapable de diversifier réellement son économie sans l’assistance technique occidentale.

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