Le Syndicat National des Banques et Etablissements Financiers (SYNABEF) a approuvé le dépôt prochain d’un préavis de grève. Cette décision émane d’une assemblée générale extraordinaire tenue à la Bourse du travail le mercredi 24 mai 2023, et qui a regroupé le SYNABEF et la Fédération nationale du pétrole, commerces, assurances et banques (FENPECAB). C’est autant dire les responsables syndicaux du monde des Banques, des Assurances, des Etablissements Financiers, des Microfinances et des Commerces du Mali. Les syndicalistes revendiquent la libération de leurs camarades «détenus illégalement et injustement», «la réintégration de ceux qui ont été chassés injustement de leur travail» et l’instauration de meilleures conditions de vie et de travail dans les établissements. Les arrestations des travailleurs des banques, les emplois de personnel sans contrat de travail, sans inscription ni à l’INPS ni à l’AMO, et les licenciements des syndicalistes contre l’avis de l’Inspection du travail sont devenus monnaie courante dans le secteur bancaire, selon les responsables syndicaux.
« En effet, trois de nos camarades étaient privés de liberté depuis des mois. Ils ont été relâchés la semaine passée. Cela est malheureusement courant dans le secteur bancaire considéré à tort comme une vache à lait par certains magistrats hélas », a déclaré le secrétaire général du SYNABEF, Hamadoun BAH.
Ce grand rassemblement est le 4ème du genre depuis l’avènement du SYNABEF en 2004. Lieu riche d’histoire et d’enseignements du syndicalisme, mais également de la vie de la Nation malienne depuis bien avant les indépendances jusqu’à l’avènement de la Démocratie, la Bourse du travail a été prise d’assaut par des milliers de travailleurs des Banques, des Assurances, des microfinances, des Entreprises pétrolières (GPP et GMPP), des Industries pharmaceutiques, de PMU Mali et du Commerce.
Entouré de ses camarades, le secrétaire général du SYNABEF a déploré le cas de certains de ses camarades de la CAECE JIGUISEME qui ont été braqués devant leur agence lors d’un transport de fonds. En effet, sans escorte de sécurité, dit-il, ils ont été braqués par des bandits armés devant leur agence. « Pour avoir obtempéré sans résistance, ils ont été placés sous mandat de dépôt. Le seul argument du juge, c’est pourquoi ils ont remis le sac contenant de l’argent avec facilité, donc sans résistance aux braqueurs armés prêts à appuyer sur la détente. Heureusement, ils sont en liberté provisoire en attendant leur jugement. En la matière et universellement, les consignes sont claires face à de telles situations ».
Hamadoun Bah s’est également indigné de la situation de ses camarades travaillant pour la station au dépôt de SANKE. « Le tout puissant SAN Zou a décidé d’en finir avec le syndicat depuis les premières heures de la mise en place du bureau syndical par le SYNABEF. Il commença par licencier le Secrétaire Général Adjoint et la trésorière générale pour une soi-disant faute qui n’en est pas une et avec la complicité du Directeur régional de Koulikoro. Le coup de massue a été l’emprisonnement du reste des membres du bureau, la raison, tenez-vous bien, c’est pour avoir observé le piquet de grèves sans violence aucune », a expliqué le secrétaire général du SYNABEF. Il a révélé que ces deux camarades licenciés capitalisent plus de 19 ans de travail dans la société de SAN ZOU et n’ont jamais été inscrits ni à l’INPS, ni à l’AMO. Certains travailleurs, précise-t-il, y sont depuis plus de 20 ans avec un salaire invariable de 80.000 FCFA net.
Au nom du SYNABEF, il a exigé la libération de ses camarades et leur retour immédiat à leur travail ainsi que ceux licenciés injustement. L’affaire de BEREBEN, une microfinance relevant des systèmes financiers décentralisés (SFD) a retenu l’attention de la réunion. Cette microfinance emploie plus d’une quarantaine de personnes, sans contrat de travail, sans inscription à l’INPS, sans inscription à l’AMO et qui licencie tous les syndicalistes contre l’avis de l’Inspection du travail, s’inquiète le secrétaire général du SYNABEF. Il a par ailleurs rappelé «le refus du groupe BOA de respecter ses engagements vis-à-vis des travailleurs». Pour Hamadoun BAH, les travailleurs luttent uniquement pour la préservation des avantages acquis. Il a invité les magistrats à la bonne conduite pour la préservation de la stabilité sociale. « Il y a des choses que l’on peut taire au nom de l’apaisement du climat social. Mais des faits gravissimes qui relèvent de l’emprisonnement des syndicalistes ou d’autres abus graves ne sauraient être tolérés ni par le SYNABEF, ni par aucun syndicaliste. Des situations de violence et de délits d’entraves graves à la liberté syndicale, si elles ne sont pas gérées vite, ne pourront aboutir qu’au dépôt de préavis de grève de tous les syndicats du Mali. S’il y a un préavis demain du SYANBEF, que l’opinion tienne pour responsable les dirigeants de nos établissements qui se sont inscrits dans l’adversité et dans l’inimitié au syndicalisme », a-t-il menacé. « On soutient la transition, on continuera à soutenir la transition, mais cela ne veut pas dire se taire face à l’injustice … Nous ne serons jamais d’accord avec ceux qui travaillent contre ce pays, mais quand la vérité doit être dite nous la dirons », a indiqué le secrétaire général du Synabef, Hamadoun BAH, qui promet d’user de tous les moyens possibles pour obtenir la libération des syndicalistes licenciés ou enfermés successivement à Bereben, Sanké, BOA et autres. « Notre position est sans ambages, il s’agit du retour immédiat et sans condition de nos camarades violentés injustement depuis plusieurs mois », a indiqué Hamadoun BAH, non sans annoncer le dépôt prochain d’un préavis de grève sur la table du ministre en charge de la fonction publique.
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