Le Mali audite les permis miniers, le Burkina Faso construit l’usine de traitement de résidus miniers
Le secteur minier et son organisation font l’objet d’une attention particulière des autorités de la transition au Burkina Faso comme au Mali. Dans les deux pays le secteur est en proie à des reformes tendant à recadrer la gestion antérieure jugée moins rentable pour ces pays et plus profitable aux sociétés industrielles étrangères qui opèrent dans les mines d’or. Des reformes visent à sortir des sentiers battus, à renverser la tendance pour rendre l’exploitation minière plus profitable aux populations afin que l’or, enfin brille pour tout le monde, et ce à la faveur d’une coopération gagnant-gagnant prenant en compte les intérêts supérieurs de nos populations.
Au Mali, l’Etat a pris une batterie de mesures comprenant la suspension de l’octroi des permis miniers, l’audit des permis miniers et même la renégociation de certaines conventions d’établissement, dans le but d’instaurer plus de transparence dans le secteur et d’accroitre les revenus de l’Etat. Le Mali a en outre décidé de la création d’une compagnie minière nationale appelée la “Société de recherche et d’exploitation minière du Mali”. L’objectif est le développement de nouvelles mines dans le pays et surtout d’accroitre les revenus que l’Etat tire de ses ressources minérales.
Au Burkina Faso, le gouvernement a adopté un décret portant conditions d’octroi et de renouvellement d’agrément pour le traitement de résidus miniers dans le pays. Cette décision prise au cours du Conseil des ministres du jeudi 13 avril permettra d’encadrer ce secteur. “Face à la menace terroriste qui pèse sur l’activité minière au Burkina Faso, avec la fermeture de certaines mines d’or, le gouvernement évalue d’autres options pour générer des revenus. Outre la raffinerie d’or annoncée, une usine de traitement de résidus miniers est en cours de construction”, commente l’Agence Ecofin.
Le gouvernement burkinabé a ainsi adopté un décret portant conditions d’octroi et de renouvellement d’agrément pour le traitement de résidus miniers dans le pays. Cette décision prise au cours du Conseil des ministres du jeudi 13 avril permettra d’encadrer ce secteur.
Les résidus miniers sont des sous-produits comme le charbon fin, les scories, etc., issus du traitement des minerais. Le décret adopté permettra la récupération de l’or et d’autres substances précieuses, à partir de ces sous-produits, en vue de leur vente, selon le communiqué du conseil des ministres. Quelques jours avant, le ministre des Mines Simon Pierre Boussim avait confié à la presse locale que les travaux de construction de la première usine de traitement de résidus miniers étaient « très avancés ». Ce projet s’inscrit dans la stratégie du gouvernement visant à accroitre et diversifier les recettes générées par le secteur minier, surtout grâce à l’exploitation de l’or. Si son voisin le Mali est beaucoup plus avancé sur la réalisation d’une raffinerie d’or (le projet Kankou Moussa), le Burkina Faso a lui aussi annoncé, il y a quelques mois un projet de raffinerie d’or pour augmenter les recettes de l’or en réalisant sur place, la plus value.
Selon le dernier rapport en date de l’ITIE, pour l’année 2020, le secteur minier du Burkina Faso représente un peu plus de 16 % du PIB, environ 84 % des exportations et 14,3 % des recettes de l’État. Cependant, il doit faire face à d’importants défis ces dernières années, du fait de la menace terroriste qui a obligé plusieurs sites d’exploitation artisanale à fermer, ainsi que des mines d’or industrielles, a commenté notre confrère d’Ecofin.
Pendant ce temps, le Mali, troisième producteur africain d’or après l’Afrique du sud et le Ghana, a expédié sur le marché international 69,3 tonnes d’or, soit une hausse en 2022 de 8,4% par rapport à 2021. Ces exportations ont généré 2.001 milliards FCFA (3,24 milliards de dollars), soit 134 milliards FCFA de plus que l’an dernier.
Au Mali, l’exploitation de l’or génère 80% des recettes extérieures et contribue à hauteur de 10% au PIB. L’or représente l’une des principales recettes d’exportations du Mali. Les ventes du métal contribuent à environ 1/4 des ressources fiscales du pays. Cette performance est soutenue par la production industrielle qui représente plus de 95,5% des quantités exportées.
B.Daou
Le Républicain
Moussa Mara ancien PM, ce 22 Septembre 2023: « La vraie indépendance est notre capacité à peser sur notre destin en tant que groupe »
Après 63 ans que l’indépendance du Mali a été proclamée, elle reste toujours une quê…