Après 63 ans que l’indépendance du Mali a été proclamée, elle reste toujours une quête. Nous avons recueilli le point de vue de certains leaders lors de cette fête d’indépendance du Mali. En déplacement, le président d’honneur du parti Yèlèma (le Changement), Moussa Mara, ancien Premier ministre, a accepté de répondre à notre sollicitation. Selon lui, « la vraie indépendance est notre capacité à peser sur notre destin en tant que groupe, cela reste encore problématique aujourd’hui ». Le pari de l’indépendance ne sera gagné que par des actes, et non des mots, des discours, du bruit et des plaintes, indique-t-il. Ces actes, doivent être posés dans le sens de l’intérêt général, chacun devant se sentir concerné en apportant sa part dans la construction nationale. Notre interlocuteur encourage l’ensemble de nos compatriotes « à fournir des efforts quotidiens pour vivre à la sueur de leur front et montrer l’exemple à la base ». Son conseil, ne jamais se laisser berner par les paroles seulement, mais faire preuve de discernement ; et les leaders du pays, aujourd’hui et demain, doivent « travailler dans l’exemplarité, la justice et la défense des intérêts du pays ». Un conseil précieux pour souhaiter bonne fête aux Maliens. Ci-dessous le message de Moussa Mara :
« En réalité l’indépendance reste toujours un processus et une quête surtout pour nos pays qui ont encore du mal à sécuriser, nourrir, soigner, éduquer, donner des revenus suffisants à leur population. Nous avons l’indépendance politique et diplomatique depuis le 22 septembre 1960, cela est un fait. Nous sommes reconnus par les autres comme pays et nous fonctionnons comme tel depuis 63 ans. Mais la vraie indépendance est notre capacité à peser sur notre destin en tant que groupe, cela reste encore problématique aujourd’hui.
Cependant nous ne réussirons pas ce pari par des mots, des discours, du bruit et des plaintes. Nous ne le réussirons qu’avec des actes, pensés dans nos intérêts à court, moyen et long termes et surtout, posés par chacun à l’aune de sa part dans la construction nationale. C’est ce que nous avons encore du mal à faire aujourd’hui.
Le Mali de demain ne sera que si ses leaders et son peuple cheminent ensemble dans la voie de la vérité d’abord, ensuite du travail et des efforts. Rien n’est perdu mais nous devons commencer car les autres n’attendent pas.
Je souhaite d’abord à l’ensemble de nos compatriotes une bonne fête de l’indépendance. Je leur demande de faire, individuellement mais aussi collectivement, tout ce qu’ils peuvent pour aider le pays, prier pour lui, travailler dans leur village et quartier, à améliorer les conditions de vie. Je les encourage à fournir des efforts quotidiens pour vivre à la sueur de leur front et montrer l’exemple à la base. Je les exhorte à chercher à chaque fois la vérité, à ne jamais se laisser berner par les paroles seulement mais à faire preuve de discernement. Enfin je souhaite que les leaders du pays, aujourd’hui et demain, travaillent dans l’exemplarité, la justice et la défense des intérêts du pays ».

B. Daou
Le Républicain

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