Chronique du Mali: Les attaques du 7 septembre, le déclic du rassemblement des Maliens ?

Les Maliens doivent se rassembler de gré ou être rassemblés de force. C’est l’alternative qui reste quand l’heure est grave de la menace de la nation dans son existence.
Soundiata Kéita, après sept ans de perclusion a répondu à l’appel du Mali. Les Mandéka n’étaient pas seulement amoureux de lui, le prince du Mandé était plutôt craint et il faisait trembler comme l’étaient le colonel Kadhafi de la Libye ou le Ghanéen Jerry Rawlings, plusieurs siècles après Jata. Le vide laissé par Kadhafi n’a jamais été démenti, ayant fait déferler la horde terroriste dans le sahel et qui coupe le sommeil au Mali, au Burkina et au Niger aujourd’hui. Quel Africain n’est pas admiratif devant le bilan politique du putschiste Rawlings bâtisseur de la démocratie ghanéenne et d’une économie retirée de l’emprise des empires de la corruption? Les Maliens restent assoifés et affamés faute d’homme d’Etat de cette envergure, alors que nous avons tout pour rester dignes petits fils de Kankou Moussa, le roi de l’or.
Ce n’est pas vain de le rappeler, toutes ces injures assumées, connaissant la dégradation avancée de l’éducation, le dérapage de l’éthique frisant le cynisme dans notre pays. Cette indélicatesse débordante qui prend la commande les rues de nos villes et au sein de nos instances de décision, d’où la corruption et le népotisme grippent la machine et la marche du pays. Les insultes assumées, implorons sans cesse devant la faillite nationale, le prince Kala Jata, qui a mis au dessus de tout l’unité, le grand rassemblement d’abord. Que de conquêtes militaires ont précédé le Kuru kan Fuka! Quel héritage, Kala Jata, la gloire, la fierté, le bien être humain et l’abondance qu’il a su instaurés et encore chantés pour inspirer. Il a légué l’une des premières démocraties, des premières constitutions respectueuses des droits humains. Nous sommes le Mali, un grand peuple! Faut-il rappeler que le Mali est en guerre, et que les Maliens doivent s’imposer surtout d’éviter tout comportement, devant servir ceux d’en face, quand le Mandé brûle. «Ensemble debout mes frères; Tous au rendez-vous de l’honneur; Pour l’Afrique et pour toi Mali; Notre drapeau sera liberté; Pour l’Afrique et pour toi Mali; Notre combat sera unité…». Ce n’est pas vain de le rappeler.
Les attaques terroristes revendiquées par le GSIM contre la position des Famas à Bamba, et le bateau ‘’Tombouctou’’ au niveau de la ville de Rharhous (Gao), tuant des dizaines de personnes (source officielle 49 civils et 15 militaires) vont-elles créer un élan de solidarité et un rassemblement des Maliens (classe politique et société civile) autour des Famas ?
Ces attaques ont été certes précédées par de nombreuses autres barbaries orchestrées par les ennemis du Mali libre et souverain. Le bateau Tombouctou transportait des centaines de personnes et des biens et reliant Gao à Mopti. Avec l’attaque contre les Famas à Bamba, le 7 septembre, ces actes inhumains ont plongé, encore une foi, le pays dans le deuil.
Après un deuil de trois jours décrétés par le gouvernement, plusieurs communiqués de condamnation ont suivi. Partis politiques et associations de la société civile ont condamné les actes et demandé un grand rassemblement des Maliens autour des Famas et du Mali pour vaincre le terrorisme.
La conduite de la transition divise les Maliens, depuis les assises nationales, au referendum constitutionnel, où certains partis politiques et formations de la société civile ne regardent pas dans la même direction que les autorités de la transition. Quoi de plus normal que d’exprimer un autre son de cloche et des propositions constructives. Mais se garder de voguer à contre courant et faire profiter aux forces obscures doit être dans la feuille de route de toute organisation politique ou de la société civile. Les Famas comme le bateau Tombouctou restent des symboles de la cohésion et de l’unité de l’ensemble des Maliens. Ils sont touchés, le peuple à travers les formations associatives et politiques doivent resserrer les rangs, renforcer les autorités et les Forces de Defence et de Sécurité.
B. Daou

Le Républicain