L’opérateur économique malien, Ibrahim Diawara, promoteur de plusieurs entreprises dans les domaines agricoles, l’Industriels, de BTP et du Transport, a aussi une nouvelle casquette qui n’est pas cachée, c’est celle de l’homme politique avec sa vision de « Malien Tout court », même si lui-même se définit comme « un homme d’action », parce que homme politique rimant généralement avec «vendeur d’illusion ». Dans une interview accordée à Paris sur un plateau de télévision, lors d’une de ses visites dans la capitale française, l’opérateur économique qui a fait ses preuves en tant que producteur, industriel, mais aussi dans les services, Ibrahim Diawara donne l’exemple du coton, qui peut être pour notre pays un moteur de son développement. Comment ? L’hebdomadaire Les Secrets Bancaires revient sur cet entretien, qui a retenu l’attention de la rédaction. « L’homme d’action » explique comment il voit les perspectives au Mali.

« Le Mali de demain, je le vois comme un Mali où on peut mieux vivre. Prenons uniquement le coton qui peut être un moteur de développement du Mali. Aujourd’hui, nous sommes premier producteur avec 760 000 tonnes. Nous pouvons faire mieux, nous pouvons faire 3 000 000 de tonnes. Aujourd’hui, nous avons un chiffre d’affaires de 300 milliards de FCFA. On peut faire 1000 milliards de FCFA de chiffre d’affaires pour le coton, rien qu’en augmentant la densité et le rendement par hectare », dit-il.
L’homme d’affaires qui a fait ses armes dans certains pays asiatiques, est inspiré par l’exemple chinois de la production cotonnière. « La Chine est entre 6 et 7 tonnes à l’hectare et nous sommes à une moyenne de une tonne à l’hectare, c’est inadmissible », s’insurge Ibrahima Diawara. Selon lui, 1000 milliards de chiffre d’affaires, représente peu au regard des énormes potentialités du Mali. Ce chiffre représente moins de 50% du budget du pays, alors qu’il est possible de le porter à 4 000 milliards de FCFA, estime t-il. Selon lui, avec l’apport de 1000 milliards de FCFA, on peut injecter énormément d’argent dans notre pays, mais c’est dommage que cela ne se fait pas.
Ainsi pour sortir du marasme économique au Mali et aller de l’avant l’opérateur indique qu’il est indispensable de bien former la jeunesse. « Il n’y a pas de développement sans formation de la jeunesse. C’est le plus important. Je suis industriel, mais je suis obligé de recruter des Indiens pour faire des métiers que les Maliens auraient pu faire », avoue Ibrahim Diawara. Malheureusement, les Maliens n’ont pas cette chance parce qu’ils ne sont pas qualifiés, déplore t-il. « Ces Indiens quand je les paie, ils amènent l’argent chez eux en Inde. Il ne suffit pas d’avoir la jeunesse, mais il faut une jeunesse formée et c’est le socle du développement », selon le dirigeant de « Malien Tout Court », vocable derrière lequel il y a une ambition politique, et certainement un projet politique. Quand on a une jeunesse formée, en ce moment, on commence à industrialiser le pays. Selon lui, quand on essaie d’industrialiser le pays avec une jeunesse mal formée, mal orientée, le résultat c’est d’importer la main d’œuvre, les techniciens. Ainsi, au commencement de l’industrialisation était la formation d’abord et après l’industrialisation. « Un pays développé est un pays industrialisé. On ne réinvente pas la roue. Tous les pays qui sont développés ont commencé par mieux former les jeunes, se sont orienté vers l’agriculture et l’industrialisation. Il n’y a pas de miracle, il n’y a pas de théorie, voilà la chose à faire : former la jeunesse », indique l’initiateur de « Malien Tout court ».
Pour qu’un pays se développe, la seule alternative pour Ibrahim Diawara, c’est former sa jeunesse. Selon lui l’Inde est un exemple frappant, parce que de nombreuses sociétés en bourse aux Etats Unis (USA), ainsi que des multinationales, sont dirigées aujourd’hui les Indiens, parce qu’ils sont bien formés, affirme-t-il.

Rien qu’en investissant 10 millions de FCFA, vous pouvez vous taper 50 millions de FCFA par hectare en melon, en pastèque, selon l’homme d’affaire malien Ibrahim Diawara.

Pour l’homme d’Affaires malien, l’Agriculture est le secteur le plus rentable, que je puisse conseiller et proposer à celui qui a de l’argent et qui veut l’investi r. « L’agriculture est le seul domaine où vous pouvez avoir 400% de profit. Je suis dans l’industrie, dans le BTP (Bâtiments travaux publics), à peine si on a 13% de profit. Mais aujourd’hui, dans l’agriculture, je vous confirme, ce n’est pas de la théorie, c’est du réel, c’est du concret parce que je le fais, vous pouvez faire 400% dans l’agriculture. Rien qu’en investissant 10 millions de FCFA, vous pouvez vous taper 50 millions de FCFA par hectare en melon, en pastèque », selon Ibrahima Diawara.
Aujourd’hui, le Mali importe de melon, de la pastèque de pays maghrébins. On fait 4000 kilomètres pour nous amener de la pastèque et du melon, après avoir traversé deux pays avant d’arriver chez nous, et qui se vend à 1000 FCFA le kilogramme dans le marché, selon lui. Il juge cela inadmissible, quand on sait que ledit pays n’est pas arrosé par un fleuve, « pendant que le Mali est traversé par deux grands fleuves, mais continue d’importer la nourriture. C’est une honte qu’il faut corriger, nous avons des solutions, c’est pour cela que je suis en train de former des jeunes », indique l’interlocuteur. Il faut savoir conseiller la jeunesse pour l’orienter et c’est le rôle de nos Etats, qui ne le font pas comme il faut.
Il y a des pays qui ont traversé des situations plus dures que celle du Mali. Je parle de la Chine dans les années 1960. Elle s’est battue pour former sa jeunesse. Aujourd’hui, même si c’est extrêmement difficile, on peut se former. C’est un sacrifice, on n’a pas d’autres alternatives, il faut le faire, conclut le Malien Tout court.
Les Secrets Bancaires

RÉACTIONS DE LECTEURS SUR LA PAGE FACEBOOK 

Soumana Traoré. Nos deux fleuves suffisent pour nous développer. Imagine un peu le Delta central du Niger, la plaine de Pondori vers Djenné, toute la zone de l’inter fleuves à Ké-Macina et les régions lacustres Débo et Faguibine. On ne fait presque rien des eaux du Niger. On peut bien réaménager  et élargir le colon de Dioro.

Sylvain Dabou. On a vraiment pas besoin d’importer des oranges, de l’oignon, de la tomate, avec toutes ces terres et ces chômeurs. Mettons nous au travail.

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