La conduite par des agents d’enquêtes des douanes vers la cour de Faladié d’une quinzaine de camions, il y a quelques jours, relèverait d’une prouesse des gabelous, si le lièvre n’avait pas été levé par les réseaux sociaux, qui ont d’abord dénoncé, comme en 2015 dans le cas des engrais frelatés, le mouvement vers le Mali de plusieurs camions chargés de produits suspects, obligeant ainsi les douaniers à entrer en scène. Affaire dans laquelle le DG dont la question de la relève serait sur la table, tente de tirer la couverture pour se donner le beau rôle. Allez savoir pourquoi.
De sources proches de la direction générale des douanes, sur la base de renseignements, la direction du renseignement et des enquêtes douanières aurait lancé des recherches à propos de plusieurs camions contenant des produits alimentaires dont de l’huile végétale. Ces camions auraient été finalement interceptés vers Zegoua (dans le cercle de Kadiolo à quelques 467 Km de Bamako) et conduits dans la cour de la douane de Faladié, pour tirer au clair la légalité des produits importés.
Le contrôle des agents enquêteurs portera sur le respect des procédures d’importation, à savoir si le contenu est conforme à l’intention d’importation, et si les droits acquittés sont conformes à la quantité ou au poids. Pour le moment, c’est le silence radio sur la qualité des produits, cela relèvera plutôt du contrôle phytosanitaire, à savoir si le contenu est propre à la consommation, ou s’il est avarié, périmé, voire frelaté.
Par exemple, il y a quelques années (2015), le Mali a été confronté à un problème d’engrais de mauvaise qualité, mal propre à la consommation, dit « frelaté ». Et c’est suivant le même scenario que des chargements de cet intrant ont été introduits au Mali, après avoir été refusés par les autorités du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire, dont certains ministres n’avaient pas manqué d’alerter leur homologue malien. en vain ! Cette introduction d’engrais frelaté dans notre pays a provoqué en son temps un tollé général dans la presse, avec des pendants politiques et l’ouverture par le gouvernement d’une enquête sur l’importation de 40.000 tonnes d’engrais frelatés.
Pour les présentes cargaisons dont il faut se garder de qualifier le contenu, c’est surtout grâce à la vigilance des citoyens actifs sur les réseaux sociaux, qui s’est manifestée par des publications de dénonciation de cet obscur convoi en direction du Mali, que les hommes d’Amadou Konaté sont entrés dans la danse. Sinon combien de camions du genre, en respectant les consignes d’usage, sont passés dans l’incognito, sont arrivés à destination, ont approvisionné le marché avant de repartir sans anicroche pour un nouvel arrivage? Ces faits ne sont pas nouveaux, ces mêmes camions chargés en dehors de nos frontières, débarquent à Bamako, après avoir passé les postes frontaliers, comme une lettre à la poste. Nos agents de contrôle sont fidèles au poste sur les sites de chargement, de transit, au niveau des postes frontaliers et de destination. Et les gros porteurs ne peuvent pas utiliser des passages frauduleux, comme le feraient les véhicules de petites et moyennes tailles. Ils passent par la route légale (la route la plus directe) et R.A.S.
Dans le cas d’espèce, l’alerte donnée par les réseaux sociaux a changé la donne, certaines autorités étant déjà au parfum de la chose, la ficelle étant visible, le gabelou en chef a compris que s’il ne fait rien son poste est menacé au moment où le pays est confronté à des difficultés financières dues aux sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA contre le Mali d’une part, et à la crise pétrolière liée à la guerre Russo-ukrainienne d’autre part. Le Directeur général des douanes Amadou Konaté n’a pas manqué de gymnastique de flexibilité pour s’engouffrer dans la brèche ouverte par les réseaux sociaux, afin de tirer sur lui la couverture d’avoir traqué et pris dans ses filets, la quinzaine de camions présumés suspects. Affaire à suivre !
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