Pendant le mois de ramadan les denrées telles que : l’huile, le sucre, le lait, la farine sont très prisées par la population malienne. Et à chaque approche de ce mois béni les prix de ces denrées augmentent. Cette année en plus de ces difficultés, il y en a d’autres du moment qui sont : la chaleur, l’insécurité et les sanctions imposée au Mali depuis le 09 janvier 2022 par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), ou l’embargo. Les fidèles religieux s’inquiètent du bon déroulement de ce mois dans un contexte difficile.

Chaque année, à l’approche du mois de ramadan, les prix de certains produits de première nécessité prennent l’ascenseur. Raison pour laquelle le journal ‘’Les Secrets Bancaires’’ est allé à la rencontre des responsables de certains secteurs du commerce et du contrôle de la concurrence. Les responsables du Syndicat national des commerçants détaillants du Mali (SYNACODEM), de la Direction générale du commerce, de la consommation et de la concurrence (DGCC) et de la Chambre du Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) tiennent des propos qui rassurent sur la disponibilité des denrées durant tout le mois de Ramadan et au-delà. Ils expliquent également les efforts pour la stabilité des prix.
Pour Cheick Oumar SACKO président du syndicat national des commerçants détaillants du Mali (SYNACODEM), le défi de son syndicat, c’est de sensibiliser et informer les commerçants détaillants sur les activités du commerce. Autrement dit, «Il s’agit de sensibiliser, former et informer ses militants, les aider comment ils peuvent organiser leurs commerces. Mais informer également le gouvernement sur les difficultés que les commerçants détaillants rencontrent à longueurs de journée », selon Cheick Oumar SACKO. Ce responsable du commerce malien indique ne pas pouvoir donner une garantie de stabilité des prix des produits de première nécessité. Car les sociétés de détaillants n’importent pas et ne fabriquent pas comme des industriels.
A l’approche du mois de ramadan, le gouvernement à travers le ministère de commerce organise une assise entre les importateurs, les détaillants et les consommateurs, pour réfléchir sur les prix des produits de première nécessité, sur les marchés. « Il y a un mois, la première rencontre a été tenue, au cours de laquelle les importateurs et les industriels ont donné une garantie. Ainsi, pendant le mois de carême, le sucre qui est consommé plus que tous les produits, sera disponible à un prix acceptable. Le sucre importé sera livré à un prix pour que le détaillant puisse vendre à 600FCFA et le sucre fabriqué ici au Mali (soukala) à un prix tel que le détaillant puisse le vendre à 500FCFA. A ce jour cela est en train de se respecter, chez les grossistes et les industriels. S’ils respectent l’engagement pris devant le ministre et la commission mise en place, de donner aux commerçants détaillant, les produits aux prix indiqués, nous à notre tour, prenons l’engagement de respecter le prix qui a été promis devant tout le monde : de 500 à 600 FCFA, le kg du sucre. Mais nous ne pouvons pas garantir sur la stabilité des prix car cela ne dépend pas de nous », explique le président du SYNACODEM Cheick O SACKO.

Cheick Oumar Sacko, président du Synacodem

Selon lui, la cherté des prix est mondiale, et le Mali n’est pas le seul concerné. Ce n’est pas dû à l’embargo, c’est un phénomène récurrent : à l’approche du mois de carême les commerçants augmentent les prix des produits, reconnait-il. « Les commerçants détaillants n’ont pas le monopole d’augmenter les prix. C’est ceux qui amènent (importateurs), ceux qui fabriquent(industriels), qui ont le monopole d’augmenter ou de descendre les prix. La population malienne doit comprendre que c’est la crise mondiale. Aujourd’hui le Mali peut se vanter car les produits de première nécessité sont vendus moins chers que dans les autres pays. Précisément le sucre est vendu ici moins cher que dans les pays qui nous entourent, il faut que la population comprenne cela », dit-il.
Le président du SYNACODEM Cheick O SACKO lance aussi un appel à tous les commerçants détaillants et grossistes, afin que tous respectent la promesse prise devant les autorités maliennes, les ministres, le Conseil national des prix. « Je demande la compréhension de tous les commerçants détaillants, à savoir que le mois carême n’est pas fait pour réaliser beaucoup de bénéfice. Il faut se contenter du minimum pour avoir beaucoup de ‘’baradji’’ (récompense divine) », selon le président du SYNACODEM Cheick O SACKO.
De son côté, le vice-président du SYNACODEM et président du secteur de détaillants de la chambre du commerce et d’industrie du Mali, Abdoulaye-Azize MARIKO, soutient que le défi primordial est de rassembler, former, sensibiliser et instaurer le dialogue entre les détaillants et les pouvoirs publics. En plus il y a de nouveaux défis que les commerçants vivent au Mali, liés à l’insécurité totale. « Nous invitons les commerçants détaillants qui sont dans les amonts, les coins les plus reculés, de communiquer aux forces de l’ordre, quand ils voient des suspects, parce que nous ne pouvons pas travailler tant que ce défi sécuritaire n’est pas relevé. C’est un nouveau défi qui est là, ce n’est pas notre propre défi mais il s’agit d’un défi national qui est là dont tout le monde doit contribuer à la résolution », indique Abdoulaye-Azize MARIKO.

Le Directeur Général du Commerce, de la consommation et de la concurrence, Boukadary DOUMBIA

Les responsables des commerçants détaillants ont donné l’engagement total qu’ils vont tout faire pour qu’il n’y ait pas de rupture. Quand les importateurs et le gouvernement conjuguent leurs efforts il n’y aura pas de problème pendant le mois ramadan. « Je suis sûre que nous les détaillants allons faire en sorte que les prix soient stabilisés, afin que le consommateur puisse trouver le produit partout sur le territoire national », rassure-il, tout en demandant à tous les commerçants détaillants de conjuguer leurs efforts, afin que ce mois de ramadan puisse se passer dans des meilleurs conditions et que les produits soient partout au Mali à un prix stable et à la portée des consommateurs.
Le Directeur Général du Commerce, de la consommation et de la concurrence, Boukadary DOUMBIA, dans son discours, lors de la rencontre ‘’café presse-DGCC’’ le vendredi 25 mars 2022 au grand hôtel de Bamako, a rassuré que : « il n’y aura pas de rupture de stock, le mois de ramadan se passera dans des conditions normales. Il peut exister des petits problèmes d’accessibilité. Mais grâce à l’effort des autorités en matière de distribution, nous avons anticipé. Aujourd’hui, il y a un plan d’urgence de sécurité alimentaire qui entend importer plus de 200.000 tonnes de riz. Aujourd’hui, nous avons des opérateurs qui se sont engagés à approvisionner le marché à hauteur de plus de 5000 têtes de bœufs pour le mois de ramadan. L’Etat travaille à s’attaquer sur les difficultés engendrées par l’embargo, mais l’effet de l’embargo est marginal », a indiqué Boukadary DOUMBIA DG de la DGCC.

Youssouf Bathily, président de la CCIM

De son côté, le président de la Chambre du Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM), Youssouf BATHILY, indique que la CCIM est en train de prendre des dispositions pour que la population ne ressente pas trop les difficultés du moment. Le problème est mondial, donc obligatoirement la population va ressentir un peu ces difficultés. Mais cela n’empêche pas son institution de fournir des efforts pour soulager les consommateurs. Le sucre produit au Mali est insuffisant, ainsi que le riz, l’huile, le lait en poudre et liquide. Raison pour laquelle une partie de ces produits est importée. La population consomme 300 000 tonnes de sucre par an. Les usines du Mali ne produisent que pour 3 mois de consommation, entre 70 000, 80 000 et au maximum 100 000 tonnes de sucre. Tout le reste est importé. Selon le président de la CCIM Youssouf BATHILY, les difficultés peuvent se situer au niveau de l’huile, le sucre et le lait. L’impact de la COVID 19 a montré une crise au niveau de ces produits. Ceux qui sont importés sont plus chers que ceux qui sont fabriqués ici, mais la hausse de prix de ces produits importés ne dépend pas du Mali, ni de l’embargo. C’est une crise mondiale, le gouvernement a dû diminuer ses TVA et le commerçant ses bénéfices pour offrir à un prix abordable à la population. BATHILY a rassuré qu’il n’y aura pas de manque des denrées alimentaires de la première nécessité durant tout le mois de ramadan.
Hawa NIANGALY

Les Secrets Bancaires

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